Le reconnaître
La perdrix grise des Pyrénées est un galliforme de petite taille, au dimorphisme sexuel peu marqué. La spécificité des perdrix grises des Pyrénées a été reconnue tant sur le plan phénotypique que génétique. Les oiseaux des Pyrénées sont plus légers que ceux du nord de l’Europe. Les coqs (mâles) pèsent entre 315 et 385g et les poules (femelles) entre 300 et 365g.
Le coq a le front, les côtés de la tête et la gorge roux-orangé, le dos gris brunâtre, les flancs gris barrés de roux, le ventre gris marqué d’un fer à cheval brun sombre.
La poule a, quant à elle, le roux de la tête plus pâle, le dos brun-noirâtre rayé transversalement et le fer à cheval sur le ventre est absent ou incomplet.
Les deux sexes présentent des taches claires en forme de losange sur les plumes du haut du dos et du cou. On peut aussi noter la présence assez régulière de taches noires sur la partie rousse des rectrices, c’est-à-dire les plumes rigides formant la queue.
De façon générale, les oiseaux pyrénéens ont un plumage plus sombre que les oiseaux de plaine.
Biologie et Écologie
La perdrix grise des Pyrénées est un oiseau caractéristique des landes et pelouses ayant des expositions chaudes, depuis le haut de l’étage montagnard, jusqu’à la base de l’étage alpin.
On la trouve, toutes saisons confondues, entre 1300 et 2500 mètres d’altitude. Cet oiseau Cette espèce est généralement considérée comme caractéristique des milieux ouverts. Elle affectionne en fait l’alternance de pelouses et de landes. L’alternance de landes d’âges différents, avec des recouvrements en ligneux bas variables mais toujours supérieurs à 40 %, représente l’habitat de reproduction idéal.
A l’automne, les reposoirs à troupeaux, caractérisés par l’abondance des plantes nitrophiles (plantes qui se développent sur les sols riches en nitrates), sont particulièrement attractifs pour les oiseaux.
En hiver, l’utilisation de l’habitat dépend de l’importance de l’enneigement. L’oiseau utilisera, soit les mêmes habitats qu’en période de reproduction, soit les pelouses rases d’altitude régulièrement déneigées par le vent.
L’espèce utilise également, en toutes saisons, les pré-bois de pins à crochets (Pinus uncinata).
Le régime de la perdrix grise des Pyrénées diffère sensiblement de celui de la perdrix de plaine, du fait de la différence de biotopes mais surtout par la contribution de nourriture animale (spectre alimentaire beaucoup plus varié). Le régime alimentaire du jeune de plus de 3 semaines et de l’adulte est presque exclusivement herbivore ; complété en été et automne par des insectes représentant 20 % de la nourriture ingérée.
Durant leurs trois premières semaines de vie, le régime alimentaire des jeunes oiseaux est composé essentiellement d’insectes, principalement de fourmis, d’orthoptères et de coléoptères. Cette nourriture va leur constituer une source de protéine facilement assimilable.
La perdrix grise des Pyrénées est sédentaire. On constate cependant, des déplacements importants, jusqu’à 13 km à l’occasion de la dispersion printanière (période de reproduction) et 20 km en hiver lors de chutes de neige exceptionnelles. L’espace vital utilisé par les oiseaux varie de 10 à 230 ha pour les couples en période de reproduction, et de 10 à 285 ha pour les compagnies en automne et en hiver.
La perdrix grise est une espèce monogame. Coqs et poules se reproduisent dès l’âge d’un an. Le nid est situé au sol, dans une dépression d’environ 20 cm de diamètre, garnie de végétaux et de plumes. En moyenne, les pontes comportent une quinzaine d’œufs. Elles sont déposées de fin mai à juin, et couvées pendant 24 jours, le pic des éclosions se situant durant les trois premières semaines de juillet. Si la poule perd sa première ponte en cours d’incubation, une seconde, voire une troisième ponte, dites de recoquetage peuvent avoir lieu, on y compte alors moins d’œufs. Les poussins sont nidifuges, pèsent à peine 10 grammes, et doivent se nourrir eux-même dès l’éclosion. Ils voleront trois semaines plus tard. L’élevage des jeunes est assuré par le couple. En août, on compte en moyenne 3,2 jeunes par femelle adulte.
Les couples ayant réussi leur reproduction vont former des groupes familiaux avec leurs jeunes et constituer ainsi une compagnie, laquelle peut être rejoint durant l’été par des couples dont leur reproduction a échoué ou par des oiseaux isolés.
Le début de la période hivernale intervient lorsque les oiseaux effectuent un déplacement marqué entre zone de reproduction et zone d’hivernage. Ces déplacements étant dans la plupart des cas, contraints par les conditions d’enneigement. A la fin de l’hiver, les groupes d’oiseaux se disloquent.
Localisation dans le réserve naturelle de Mantet