Isard - G.Cezera

Isard

Rupicapra pyrenaica pyrenaica (Bonaparte, 1845)


Période de sensibilité

Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre Novembre Décembre



C’est l’un des symboles de nos montagnes, il affectionne particulièrement les zones herbeuses à proximité d’escarpements rocheux. L’isard est un très bon grimpeur : il peut monter 1000m de dénivelée en 15 minutes, quand un marcheur monte 400m en 1 heure !

Présentation



Le reconnaître

Les isards sont de la même sous-famille que les chèvres et les moutons, ce sont des caprinés. Pesant de 20 à 35 kg pour une hauteur d’environ 70 cm, l’isard se différencie du chamois par sa plus petite taille, ses écharpes noires et blanches en hiver et sa rousseur en été. Mâles et femelles portent des cornes et il n'est pas toujours facile de les distinguer. Le mâle est plus gros, plus trapu, les crochets formés par le haut de ses cornes recourbées sont généralement plus resserrés que chez la femelle. C'est en novembre-décembre, au moment du rut (période de reproduction), qu'on les différencie le mieux : les mâles (boucs) sont tout fous, ils se poursuivent et se combattent. Ils ont alors les poils du dos tout hérissés. Le pinceau pénien (les poils autour du pénis) est aussi bien visible.  On reconnaît plus facilement les jeunes. Ceux qui ont moins de deux ans, les éterles (femelles) et les éterlous (mâles), ont les cornes moins longues que leurs oreilles. Les chevreaux, les jeunes de l'année, n'ont pas encore de cornes. Ils ne sont jamais bien loin de leur mère, nommée chèvre.

Biologie et Écologie

L'isard vit surtout au-dessus de la limite des arbres, en zone d'éboulis et de pelouses. L'isard vit plutôt en groupes (hardes). La cellule sociale de base est constituée de la mère et de son cabri. Les mâles adultes sont solitaires, et ne rejoignent les femelles qu’au moment du rut. Cette période de reproduction affaiblit les mâles à l’entrée de l’hiver. Les femelles quant à elles, passent l’hiver en pleine gestation, ce qui occasionne une grande consommation d’énergie. L’hiver constitue une période difficile pour l’isard car la nourriture se fait rare et il doit puiser dans ses réserves de graisse qu’il a accumulées pendant l’été. Pour lutter contre le froid, les isards muent : leur fourrure d’hiver est très épaisse et presque noire. Elle emmagasine la chaleur comme le font des capteurs solaires (mélanisme). En hiver, il descend en forêt ou sur les pentes où il y a moins de neige, à la recherche de nourriture. Au printemps, il se trouve dans les zones basses où il recherche l’herbe nouvelle. Il migre ensuite en altitude, suivant ainsi la pousse de la végétation. Fin mai - début juin, les femelles s’isolent pour mettre bas leur cabri. En été, les isards sont souvent plus haut en altitude (jusqu’à 2500 mètres) et se cachent en journée pour éviter la chaleur.

Localisation dans le réserve naturelle de Mantet

Intéractions



Dérangement

Distance minimum conseillée : 250-300 mètres
Les avalanches, le froid et la raréfaction de nourriture l’hiver sont des facteurs importants de mortalité chez l'isard. Il est sujet aussi a la prédation : l’aigle et le renard s’en prennent surtout aux jeunes plus vulnérables et le loup peut s’attaquer à des adultes. Les mâles adultes, au printemps et surtout en automne, pendant le rut, investissent beaucoup plus de temps dans les interactions sociales et l’observation, au détriment de l’activité alimentaire, ce qui fragilise leur état de santé. La fréquentation humaine, qui a tendance à se développer, représente également un facteur d'influence non négligeable. En effet, le dérangement par les randonneurs, les engins à moteur, les hélicoptères (interdit en réserve naturelle de Mantet) peuvent perturber la tranquillité dont ils ont besoin. Dérangé, l’isard émet par ses naseaux un chuintement aigu, véritable sifflet d’alarme prolongé, trahissant son inquiétude. Sa stratégie, face aux dangers, consiste à fuir dans la pente et à grimper le plus haut et le plus vite possible, de préférence dans un terrain accidenté. La dépense énergétique engendrée par ce comportement de fuite, est d’autant plus importante qu’il y a d’épaisseur de neige. Le stress généré par cette perturbation n’est pas non plus à négliger, car, affolé, l’animal mettra un certain temps à se réalimenter. Les risques occasionnés par la fuite sont également à considérer : fractures, dérochements, avortements pour les femelles, etc. Les pratiques qui peuvent avoir une interaction avec l’isard sont principalement les pratiques terrestres comme la randonnée, la raquette, le ski, le VTT et les pratiques aériennes comme le vol libre, le parapente ou le vol motorisé (interdit en réserve naturelle de Mantet).

Conseils

• Évitez les hardes pendant la période de rut.
• En cas d’importantes chutes de neige, essayez de « ménager » l’espace forestier, principal habitat hivernal de l’isard.
• Restez groupés et sur les sentiers balisés.
• Évitez le passage proche des zones déneigées où l’herbe est apparente.
• En cas de rencontre, laissez leur le temps de s’éloigner tranquillement.
• Privilégiez l'observation à distance.
• Tenez votre chien en laisse (interdit en réserve naturelle de Mantet).
• Respectez la réglementation affichée à l’entrée des zones protégées.


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Isard - L.Laporte